Une année en voilier aux Antilles



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Catascorff ! Une année avec ma famille dans les Lentilles ...

The End


Rumba au ponton de la Marina de Bas-du-Fort Rumba est amarré au ponton d'où nous étions partis avec Scorff au mois de mars 2010 pour en faire l'expertise et en conclure l'achat. Demain, nous prenons l'avion pour Paris. A la demande générale, le capitaine prend le clavier pour écrire le dernier chapitre de cette (grande) aventure.

Le temps


NHC Voyager un an sur un "petit" territoire, puisque nous n'avons fait que 10 milles par jour en moyenne, nous a permis de prendre le temps. Le temps de la sécurité avec la possibilité d'attendre les bonnes conditions pour naviguer et surtout le temps pour la rencontre et la découverte. En ayant le temps, on passe du statut de touriste à celui de voyageur et les relations avec les habitants des régions traversées changent beaucoup. Le temps a aussi permis des rencontres aussi diverses qu'enrichissantes avec les bateaux copains, à la plage ou autour d'un (ou plusieurs) apéritif(s).

Le bateau


Un lavezzi au mouillage Le bateau est un moyen de transport parfait pour aborder les régions ayant une relation étroite avec la mer. Cependant, aucun d'entre nous ne se sent prêt après cette année à suivre les traces d'Isabelle Autissier ou de Franck Cammas ! Nous reprendrons sans doute la mer pour découvrir d'autres régions (Grèce, Croatie, Turquie ... ?) mais le tour du monde n'est pas au programme.
J'en profite pour remercier Scorff mais également Rumba qui se sont toujours montrés à la hauteur et avec lesquels nous n'avons pas eu de gros souci et qui nous ont donc permis de vivre pleinement ce projet.

La navigation aux Antilles


Rumba enfourne Les sociétés de location vous vanteront les Antilles comme étant le paradis du portant. Que nenni ! En ce qui nous concerne, le près aura été notre allure dominante (et de loin) contre les vagues et le courant : assez inconfortable en somme. Beaucoup de moteur aussi acr on peut rencontrer de grandes périodes de pétole... Les grandes navigations agréables n'ont pas été légions pour nous. Moralité : nous avons aimé le bateau en tant qu'habitation, moins en tant que véhicule. Les enfants se sont amarinés mais ont tendance à être mal à l'aise sur de grandes distances ou lorsque c'est un peu trop long. Ils préfèrent les mouillages et les pontons.
Rentrer chez nous nous épargnera aussi le stress nocturne lié aux mouillages : la bouée va-t-elle céder ? L'ancre va-t-elle déraper ? Va-t-on cogner nos voisins en évitant bizarrement ? Les nuits seront plus calmes mais les journées plus stressantes...

Les enfants


Dernière photo au Gosier Même si tout n'était pas toujours rose (le CNED, l'absence des copines, la vie à six dans 20m2), nous avons eu la joie de vivre au jour le jour avec les enfants et surtout de les voir s'épanouir chacun à sa façon. Notre plus grand plaisir est de voir l'ouverture vers les autres sans complexe et sans a priori que ce voyage leur a apporté. Nous espérons qu'ils garderont cet état d'esprit dans leur vie de petits banlieusards standardisée.
Valentine aura gagné en autonomie et aura fait des progrès énormes en langue (on confirme au passage qu'apprendre l'allemand ne sert à rien).
Cléo aura enrichi ses talents artistiques et se sera révélée une bloggeuse pertinente.
Raphaël aura grandi et la maîtresse de CP aura fort à faire pour le remettre dans le droit chemin.
Lucas, qui ne marchait pas et ne parlait pas à notre départ, revient changé et prêt pour l'école, en espérant que ne plus être 24 heures sur 24 avec sa famille ne lui soit pas trop difficile.
Et plus que notre vision au jour le jour, nous verrons ce qu'en disent ceux qui ne nous ont pas vu depuis une année.

La nature et l'homme


Extraits Notre voyage a été plus nature que culture. Néanmoins, nous avons pu découvrir l'histoire des pays de cette région colonisée par les Européens, lieu de disparition des populations indigènes et de souffrance à travers l'esclavage.
Côté nature, que de souvenirs entre le delta de l'Orénoque, les îles du Venezuela, les paysages de la République Dominicaine et bien sûr les habitants des mers : requins, raies, dauphins, baleines et poissons de toutes sortes.
Cette nature, nous l'avons beaucoup vue abîmée par l'homme : les déchets qui échouent sur les côtes au vent, les tas d'ordures dans les pays n'ayant pas les moyens de les traiter, le plastique dans la mer même très loin des côtes, la pollution sous-marine et les hydrocarbures ou huiles dans l'eau des marinas.
De notre côté, notre empreinte écologique aura été bien réduite par rapport à notre vie en métropole : moins de déchets, relativement peu d'énergie fossile, peu d'eau et bien sûr...pas de chauffage.

Les regrets


Yachts à Saint-Thomas Il serait déplacé d'avoir des regrets après un tel voyage. Cependant, nous aurions bien aimé pousser jusqu'à l'Ile à Vache (Haïti) mais l'épidémie de choléra qui y sévissait nous a fait un peu peur surtout vis-à-vis des garçons.
Côté équipement, un kayak nous aurait permis quelques balades sympathiques et je devais également apprendre à jouer de la guitare... Nous sommes partis avec la méthode mais sans l'instrument ! A suivre donc.
En revanche nous ne regrettons pas la vaisselle à la main et les toilettes où il faut pomper.
Et Raphaël regrette que notre bateau ne soit pas assez grand pour porter un hélicoptère. Il compte bien se rattraper plus tard !

Et après ?


Des parents définitivement décalés ? Reprendre notre vie d'avant en espérant que notre voyage nous permettra de prendre du recul. Il est difficile de dire l'impact que peut avoir cette parenthèse d'une année sur chacun d'entre nous ou sur notre famille. Cela nous aura incontestablement donné le goût du voyage.
Une chose semble actée : dans trois ans, nous partons pour plusieurs semaines traverser les Etats-Unis et le Canada, sans doute en camping-car mais ce nouveau projet reste à mettre en oeuvre.