De la Martinique à Grenade
Martinique : de Sainte-Anne aux Anses d'Arlet (20/07 - 22/07/2010)
Nous avons donc effectivement quitté Le Marin mardi 20/07 dans l'après-midi. Nous sommes allés mouiller à l'Anse Caritan, au Sud de Saint-Anne,
où les enfants ont pu se défouler dans une aire de jeux de structures gonflables.
Nous sommes ensuite remontés jusqu'à la Grande Anse d'Arlet (16 milles) avec plein vent arrière. A défaut de mettre les voiles en ciseau (pas de tangon), nous avons
donc fait des "bords carrés" pendant quelques heures sous un ciel bas et nuageux, agrémenté de grains éparses.
Nous y avons retrouvé Frédérique, Xavier et leurs enfants, en vacances à Grande Anse : baignades pour les petits, apéro pour les grands.
La nuit n'a pas été de tout repos : avec un vent soufflant pendant plusieurs heures à près de 20 noeuds, Antoine et moi avons dormi dans le carré,
à surveiller si nous ne dérapions pas dans cette baie assez fréquentée (et ce malgré l'alarme de mouillage du GPS, angoisse sans doute justifié
par notre habitude encore limitée des nuits au fond des baies).
Après baignade et déjeuner, nous nous sommes dirigés vers le village de Petite Anse d'Arlet, que nous avons arpenté avant d'y passer une
nuit cette fois-ci sans vent mais bercés par une petite houle d'Est : nous avons beaucoup mieux dormi !
La météo s'annonce favorable pour traverser le canal de Sainte-Lucie dès le lendemain. Cléo réalise le pavillon à l'aide de tissu et de feutres.
Sainte-Lucie (23/07/2010)
Traversée du Canal de Sainte-Lucie de Petite Anse d'Arlet à Rodney Bay (27 milles)
Voilà, on a traversé un canal ! Vent modéré, mer peu agitée, le bateau file entre 8 et 9 noeuds avec un ris dans la GV et le génois
déroulé au 2/3. Un long bord de près au cours duquel trois dauphins et un gros tanker nous ont accompagnés. Nous avons mis moins de temps à
atteindre Sainte-Lucie qu'à remonter de Sainte-Anne aux Anses d'Arlet.
2 malades (modérés) sur 6 (Cléo et Lucas) : l'épidémie a été limitée par une séance de comptines et de chants menée par Valentine.
Nous arrivons pour déjeuner au pied de Pigeon Island dans Rodney Bay : à côté des villages que nous avons rencontrés les jours précédents,
le littoral de la baie ressemble à Eurodisney.
Tonight is Friday Night, street party à Gros-Ilet Town, qui jouxte la marina : nous allons faire un tour dans les bars et restaurants de
Dauphin Street (encore) au son des grosses basses locales.
De Rodney Bay à La Soufrière (24/07 - 26/07/2010)
Nous continuons notre descente vers le Sud après avoir passé une nuit au mouillage à Rodney Bay (côté Sud).
Notre prochaine étape nous a amenés à Marigot Bay, mouillage (sur bouée) carte postale avec petite langue de sable bordée de palmiers.
Une petite marina (dont nous avons apprécié les douches !) est le point d'ancrage de Moorings à Sainte-Lucie : Eurodisney a ici aussi inscrit son empreinte. Seules les barques des boy-boats
et l'allure des mini-ferries qui font d'incessants voyages d'un côté à l'autre de la baie rappellent que nous sommes aux Antilles.
Pour un dimanche, l'atmosphère est cependant calme, loin des descriptions d'encombrements à touristes que l'on peut lire sur internet.
Après une navigation très tranquille avec trop peu de vent pour nous permettre de tout faire à la voile, nous mouillons à Rachette Point,
légèrement au Nord du village de la Soufrière (là encore, sur bouée, dans la réserve de la SMMA). Le site est admirable, au pied des Pitons du volcan. Après un peu de snorkelling
vers les falaises, nous jouons les vrais touristes en partant en excursion pour visiter le volcan, le jardin botanique et les cascades.
Les enfants découvrent les bassins bouillonnants à l'odeur de souffre avant de s'offrir une baignade dans la cascade d'eau froide.
Le village est coloré et encombré.
Anse des Pitons (Sainte-Lucie) - Bequia (Prononcez Becoué) (27/07 - 29/07/2010)
Après le mouillage près du village de la Soufrière, nous avons passé une journée à l'Anse Jalousie, qui se situe entre les deux pitons.
Cette anse accueille un hôtel de luxe (Jalousie Plantation), niché dans la colline. Les plaisanciers peuvent néanmoins accéder à la plage
et profiter de leur accès internet gratuit.
Nous relevons la météo pour valider notre décision de partir vers les Grenadines dès le lendemain.
Départ du mouillage à 4h du matin afin de nous permettre de parcourir les 60 milles prévus dans la journée et d'arriver avant la nuit.
Nous prévoyons large par prudence.
Nous traversons donc le Canal de Saint-Vincent à bonne allure en ayant la chance de rester devant les grains. Sous le relief de l'île, le vent se fait naturellement
plus capricieux, nous obligeant à parcourir une bonne distance avec le soutien du moteur, avant de retrouver un vent favorable pour la traversée de Saint-Vincent à Bequia
où nous arrivons vers 13h30, pour mouiller à Port-Elizabeth. Au final, nous n'aurons été bien trempés, sans être secoués, que deux fois.
Le départ très tôt le matin et l'accalmie de Saint-Vincent ont permis aux enfants de ne pas trop souffrir de la navigation. Nous n'avons par contre
attrapé aucun poisson : Poulpette est rentrée bredouille. Nous allons tenter un nouvel appât la prochaine fois, que nous avons surnommé Arc-En-Ciel.
A Bequia, nous trouvons un joli mouillage avec plages bordées de cocotiers, eau claire et turquoise (même près du ponton des ferries !) ainsi qu'un joli village.
La méteo se dégrade cependant et nous allons surveiller les prévisions avant de nous diriger vers Mustique.
Bienvenue à Mustique Company (30/07 - 01/08/2010)
Nous voici arrivés à Mustique, après 3 heures de navigation ponctuées par les grains habituels.
L'île est privée ; elle appartient aux heureux propriétaires des superbes (?) villas qui jonchent ses collines ; ceux-ci se sont réunis en la
Mustique Company qui comprend plusieurs départements : 'water dept', la compagnie aérienne, 'incinerator dept'...Nous avons visité une bonne partie
de l'île à pied, ce qui a étonné beaucoup les occupants qui se déplacent en 'mule', pour découvrir d'autres anses que celle dans laquelle nous
sommes mouillés, la seule autorisée.
Nous commençons à découvrir quelques lagons, dont certains adossés à des mangroves. Les paysages sont conformes aux cartes postales.
Le 'Carnival' à Canouan et les baies salées de Mayreau (02/08 - 4/08/2010)
Une journée un peu triste à Canouan, sous un ciel bas et qui déverse à intervalles réguliers des quantités non négligeables d'eau.
L'avantage principal de cette situation est que nous récupérons des seaux d'eau douce pour faire la lessive et le rinçage de la vaisselle.
Nous sommes partis en expédition à travers les rues du village avec l'idée de monter le plus haut possible afin d'apercevoir la "Piscine" :
protégée par une barrière de récifs, un haut fond s'étend au vent de l'île. Plusieurs habitants viennent nous saluer et nous indiquent bien
volontiers le chemin.
C'est également le dernier jour du Carnaval : les habitants sont dans la rue pour faire la fête. Celle-ci consiste en une mini-techno parade
très bruyante, une musique assourdissante se déversant d'énormes enceintes montées sur un camion qui se déplace du ponton des ferries au centre
du village, suivi par quelques personnes un peu éméchées.
Le lendemain matin, Charleston Bay s'illumine enfin avec les premiers rayons du soleil, dévoilant ses eaux aux multiples nuances de vert.
Nous restons bien volontiers pour la matinée : baignade, quelques devoirs de vacances et un peu de cuisine.
Partis de Canouan en début d'après-midi, nous faisons route vers Mayreau, toute proche des fameuses Tobago Cays. Nous mouillons à Saline Bay,
la baie principale de l'île. Nous sommes les seuls à avoir choisi cette anse, près du village, les autres bateaux se posant à Salt Whistle Bay, plus au nord,
car le paysage y est "plus tobagocaïque".
Nous aurons donc plusieurs aperçus de Mayreau : le mouillage désert avec la plage de sable fin bordée de cocotiers ; la montée vers l'église
du village, qui se situe au sommet et d'où l'on a une vue imprenable sur les Tobago (encore), Union, Petite Martinique, Petit Saint-Vincent et même
Grenade au loin ; la plus grande concentration de bars au m2 des Grenadines, cependant déserts en ce lendemain de carnaval et en cette basse-saison
; enfin, Salt Whistle Bay, la baie à touristes, où convergent voiliers, bateaux à moteur, charters, pour passer quelque temps sur la jolie
petite bande de sable qui sépare la plage au vent de celle sous le vent.
Tobago Cays : les tortues, les iguanes et les rangers de l'espace (5/08 - 6/08/2010)
Mouillage dans la réserve des Tobago Cays : accueil par les rangers chargés de veiller sur la réserve et de prélever la taxe associée.
Le calme météo nous permet de passer 2 jours au milieu de presque rien (si ce n'est des autres voiliers) à palmer calmement dans les eaux turquoises pour y découvrir la
faune marine que les enfants ont déjà décrite. Nous prenons l'annexe pour de petits sauts de puce afin de découvrir d'autres îlots,
dont un sur lequel se prélassent quelques iguanes.
Le contraste en arrivant à Union à Clifton Harbour est donc un peu rude : l'eau y est beaucoup moins claire et le rivage beaucoup moins sauvage...mais
nous commencions à manquer de provisions fraîches.
Peu ou pas de vent annoncé pour les prochains jours : nous referons sans doute un petit tour vers les Tobago.
"Traits d'Union" (7/08 - 12/08/2010)
Durant ces quelques jours, nous avons fait des ronds aux alentours d'Union, de Palm Island et des Tobago Cays, accompagnés par un temps
relativement calme.
Nous avons aussi recroisé à Union après les avoir rencontrés aux Tobago l'équipage du Tariro - dont le contact nous a été donné par les Locquette et,
qui, parti de Floride en novembre dernier, vogue à présent vers le Sud.
De plus, nous préférions ne pas trop nous éloigner d'Union car nous avons rencontré nos deux premiers petits soucis de santé :
Valentine a été fiévreuse pendant 48 heures et a beaucoup toussé - résultat sans doute des heures passées sous l'eau...
mais c'est Lucas qui a la palme de l'originalité puisqu'il a contracté une infection de la peau suite à une allergie due à la chaleur !!!
Nous avons donc rencontré le médecin du "Health Center" de Clifton qui l'a mis sous antibiotique local et général. Nous avons donc commencé à attaquer
les stocks de notre pharmacie de bord.
Le principal inconvénient est que ces petits soucis de peau se transmettent vite d'une personne à l'autre et
que le milieu assez humide dans lequel nous vivons est favorable à leur développement. Mais nous avons maintenant récupéré de la Fucidine, ce qui
manquait à notre pharmacie (avis aux amateurs : surtout, ne pas oublier cette pommade dans la pharmacie de bord, elle est indispensable).
Il est également important de s'astreindre à bien aérer systématiquement le bateau, la literie, même si les grains se font menaçants.
Autre intérêt de Clifton : le marché aux fruits et légumes est bien fourni, on y trouve dans une épicerie tenue par des français des yaourts faits
maison (certes à 8 fois le prix de ceux des supermarchés en France mais que c'est bon !) et les locaux sont adorables et se sont montrés empressés de nous aider à
résoudre les petits problèmes de Lucas.
Par contre, c'est une vraie base à moustiques ! Il ne vaut donc mieux pas y passer la nuit sous peine de la passer la manique à la main, à sauter
comme des furieux dans tout le bateau pour les exterminer, et ce après avoir installé les enfants sous leur moustiquaire.
Nous sommes donc allés nous réfugier à Chatham Bay, sous le vent d'Union : la baie est peu fréquentée, la plage est magnifique (même bordée de
mancenilliers) et l'eau y est bien claire, avec une teinte plus verte que turquoise compte tenu de la végétation alentour.
Vers les Grenadines de Grenade (13/08 - 16/08/2010)
Après un mouillage calme à Chatham Bay (malgré une nuit d'orages), nous partons pour la dernière île des Grenadines de Saint-Vincent, PSV ou
Petit Saint-Vincent. Pour l'atteindre, nous passons entre deux petits îlots dont les noms laissent bien
imaginer leur taille : Punaise et morpion.
Cette île est également une île-hôtel : le parcours accessible aux non-résidents est très limité. Seules les plages sont abordables en annexe ou
à la nage...habitude que nous avons prise depuis les Tobago, armés de nos palmes, tubas, du petit bidon étanche avec Raphaël sur le dos de son
papa ou de sa maman et Lucas dans sa bouée.
Après PSV, Cariacou, la plus grande île des Grenadines : nouveau pays donc changement de pavillon et formalités à Hillsborough. L'ambiance y est légèrement
différente que dans les Grenadines de Saint-Vincent. Nous pouvons faire un avitaillement sympathique de produits frais sans trop nous ruiner auprès
des vendeurs locaux qui posent leurs étals dans la rue principale. Le rhum est aussi à un prix défiant toute concurrence (le planteur maison
est au frais).
Le temps est assez couvert et il y a très peu de vent depuis deux jours. Hier, la fin d'après-midi du dimanche, alors que nous étions enfermés
dans le bateau sous la pluie battante, ressemblait à une fin d'après-midi de novembre (par 25° néanmoins, ce qui, maintenant que
nous sommes habitués à nos 30° et plus permanents nous paraît assez frais !).
Sous le vent de Cariacou (17/08 - 19/08/2010)
Nous visitons les mouillages de Cariacou : nous avons apprécié Hillsborough, avec sa grande baie aérée et son village animée. Cela
a été l'occasion d'une discussion scientifique sur la longueur adéquate de notre patte d'oie pour éviter que la chaîne ne traîne lorsque nous
mouillons dans une faible profondeur (ce qui était le cas à Hillsborough et ce qui provoque des bruits désagréables lorsque le fond
n'est pas clair), et qu'elle ne remonte trop lorsqu'il y a du vent. Nous décidons donc de la raccourcir.
Avec le retour du soleil, nous nous sommes dirigés vers Sandy Island, petite bande de sable qui borde l'ouest de la baie d'Hillsborough.
Il s'agit ici d'une petite réserve, très tranquille, où l'on mouille sur bouée. Les enfants ont apprécié cette étape avec plage quasi-déserte,
oiseaux marins en abondance (beaucoup de pélicans) et poissons nombreux et multicolores (nous avons pu découvrir quelques espèces que nous
n'avions pas encore observées).
Cet endroit calme a permis à Raphaël de se risquer à mettre la tête sous l'eau, ce qu'il maîtrise maintenant très bien :
il a enfin observé les poissons !
Après cette étape à l'écart des rivages fréquentés, nous nous arrêtons à Tyrell Bay : on ne peut pas dire que nous soyions seuls...des dizaines
de bateaux mouillent dans cette baie très protégée, dotée en prime d'une mangrove (réserve naturelle également), utilisée comme trou à cyclone en
cas d'alerte. Les bateaux que nous croisons à présent ne sont plus des bateaux de location, qui vont rarement plus au Sud : il s'agit en
grande majorité de bateaux de propriétaires, en vacances ou en long voyage... ; les catamarans se font aussi plus rares.
La pêche a été bonne (19/08 - 23/08/2010)
Nous vous avions laissés à Tyrell Bay, la baie surpeuplée...pourtant, la nuit a été assez calme (malgré un 180°). Nous sommes allés faire un petit tour en
annexe dans la mangrove. Même le bruit de notre tout petit moteur paraissait incongru dans ce plan d'eau lisse. Nous ne nous sommes pas éternisés
dans ce mouillage, un peu trop fermé à notre goût, surtout lorsqu'il y a très peu de vent. Il ne vaut mieux pas imaginer dans quoi on peut se
baigner (les cuves à eaux noires n'équipent pas tous les bateaux...)
Avant de nous diriger vers Grenade, nous sommes remontés à Hillsborough
et à Sandy Island en attendant le vent que la meteo nous prédisait pour dimanche,
ce qui nous a permis de parcourir les 35 milles nous séparant de Saint-Georges autrement qu'au moteur.
Nous avons été chanceux : un peu de vent, quelques grains qui permettent au bateau d'accélérer, mais surtout un THON ! pour la première fois, nos deux lignes de traîne ont attrapé quelque
chose, enfin une des deux. Un joli thon, que nous n'avons pas pesé, faute de balance à bord, mais que nous avons savouré. Avant cela, il a fallu
lever les filets : je m'étais déjà essayée à la préparation des red snappers achetés aux pêcheurs locaux mais nous faisions lever les filets des
thons que nous achetions (cela aide à se mettre d'accord sur le prix !), la tâche me paraissant également autrement plus complexe.
Mais là, il a bien fallu le faire soi-même et cela s'est avéré moins difficile que ce que j'avais imaginé. Il faut cependant
que nous nous équipions d'un long couteau tranchant à lame fine, cela sera plus efficace.
Après cette pêche quasi miraculeuse à nos yeux, nous nous sommes posés dans la baie de Saint-George, capitale de Grenade, à l'extérieur du Lagoon.
Contrairement à ce qui est indiqué dans les guides type Patuelli ou SailPilot, depuis l'ouverture de Port-Louis Marina, le mouillage sur ancre à
l'intérieur du lagon n'est plus vraiment possible. Quelques bateaux s'y essaient mais la place est très limitée. Nous sommes ressortis pour passer
la nuit à Ross Point avant de revenir au ponton aujourd'hui pour la grande lessive, le plein d'eau, un gros avitaillement et toutes les choses
pratiques que l'on trouve dans une marina. Nous souhaitons aussi louer une voiture pour visiter l'intérieur de l'île avant de parcourir en bateau
les criques du Sud de Grenade.
L'île aux épices (24/08 - 27/08/2010)
Nous prenons notre temps : nous avons passé 3 nuits à Port-Louis Marina à Saint-Georges. Outre une journée passée à visiter l'intérieur
de l'île, le ménage du bateau et nos différentes petites courses nous ont pris un peu plus de temps qu'initialement prévu. De plus, les
enfants ont bien profité de la piscine de la marina, petit luxe sympathique pour se rafraîchir après avoir passé quelque temps à
récurer les fonds.
Nous avons choisi d'être autonomes et de visiter l'île en louant une voiture : grand challenge car en plus de la conduite à gauche,
il faut se faire aux routes locales - dès que l'on sort des axes principaux, il n'est pas possible de se croiser - et à la conduite
des habitants, un peu sportive. Nous avons passé la première heure à nous dire que c'était finalement plus dangereux que le bateau !
Au fil des kilomètres, nous avons découvert petites villes et villages, chacun avec sa petite histoire (devinez celle de Sauteurs...)
ainsi que fabrique de noix de muscade et plantation de cacao. Nous avons également traversé la forêt tropicale qui recouvre le
relief accidenté de l'île. Un petit tour sur terre un peu différent de ce que nous vivons au jour le jour depuis quelques semaines.
Il a fallu ensuite quitter le havre paisible de la marina, où se sont posés pour passer la saison cyclonique un certain nombre de plaisanciers
habitués (avec un porte-monnaie un peu garni car la nuit est presque aussi chère qu'au Marin !) pour retrouver une atmosphère plus marine,
à Morne Rouge, une petite baie au Sud de Saint-George.
Nous passerons les prochains jours dans les baies du Sud, avec une halte sans doute plus longue à Prickly Bay, en attendant les colis du CNED.
Nous devrions y retrouver autant de bateaux qu'à Tyrell Bay...Se pose aussi la grande question : Venezuela ou pas ?
Dans les rencontres que nous faisons, nous trouvons autant de gens persuadés qu'il ne faut pas y aller que de gens persuadés du contraire...
A nuancer cependant, ceux qui sont sûrs de ne pas y descendre n'y sont jamais allés...
Prickly Bay : A la rencontre des autres voyageurs (28/08 - 31/08/2010)
Après notre arrêt à Morne Rouge, où nous avons mouillé avec 1m10 d'eau sous la coque (sans vent et sans houle) et où nous
avons profité de l'eau calme et claire, nous sommes depuis samedi à Prickly Bay, une des anses de laquelle partent les bateaux
pour le Venezuela, Tobago ...ou où restent les bateaux qui ne partent pas...en attendant que passe la saison cyclonique.
Nous avons plusieurs tâches à accomplir : récupérer un colis qui contient un GPS portable puisque nous avons grillé le nôtre aux Tobago,
rediriger la position GPS de la VHF sur Max Sea (secours du GPS portable), tenter de récupérer le CNED et trouver des bateaux qui seraient
intéressés par faire route vers le Venezuela.
Parmi ces tâches, certaines ont été accomplies, d'autres non : nous avons fait le tour des bateaux de la baie (francophones et anglophones) :
les anglophones ne descendent pas, parmi les francophones, certains descendent. A priori, nous pourrions faire route à compter de la semaine prochaine
avec Kalika, un bateau habitué à la zone et qui a pour objectif final le Panama et Kakao, le bateau d'une famille belge en croisière sabbatique.
Nous espérons donc que ce projet va se concrétiser.
En ce qui concerne les colis, c'est la cata : le GPS portable n'est toujours pas arrivé, le CNED de Cléo est en rade en France. Nous avons donc
décidé que nous nous ferions expédier le CNED à Puerto La Cruz, ce qui ne nous fixe pas de contraintes supplémentaires par rapport à une date
de départ avec d'autres bateaux. En attendant, les filles travailleront avec les cours téléchargés via l'Académie en Ligne et nous grouperons
les premières évaluations. Les premières séances sont un peu dures, le support n'est pas aisé et il y a du boulot !
Mais ça y est, nous avons récupéré une trace sur le PC grâce au branchement de la position de la VHF
sur celui-ci.
A Prickly Bay, nous avons aussi recroisé Nomad, que nous avions rencontré à Hillsborough. Titouan et Raphaël ont pu jouer ensemble pendant
quelques jours, Nathalie et Sébastien nous ont permis d'échanger des livres, de compléter notre collection de films pour enfants...
Nathalie m'a expliqué comment faire des yaourts à bord, méthode confirmée spontanément par Marie, de Kalika.
Il restera à la tester lorsque nous nous serons procuré un yaourt avec de vrais ferments, ce qui devrait être possible au super centre commercial de Grande Anse. Pour les pots, les pots en verre
de confiture vides feront bien l'affaire.
Calivigny Island (01/09 - 03/09/2010)
En attendant le départ pour le Venezuela - c'est Kalika qui donnera le signal - nous changeons de baie : direction Clark's court
Bay où nous mouillons devant Calivigny Island. C'est notre premier mouillage par 12 m de fond sous la coque. Un peu stressés,
d'autant qu'il y a beaucoup de vent, nous avons quasiment mis toute la chaîne (mais nous n'avons que 50 ou 60m).
Nous en avons donc profité pour mettre à poste notre mouillage secondaire et changer le câblot du mouillage principal
qui était tout pourri et faire une jolie épissure entre la chaîne et le câblot.
Nous avons aussi douché la baille à mouillage, pleine de la rouille que dépose la chaîne à chaque descente et remontée.
Nous avons également recroisé Tariro, qui a choisi de faire route à compter de la semaine prochaine vers Tobago.
Le 3 septembre, c'est l'anniversaire de Cléo : elle a 9 ans. Nous irons normalement à True Blue Bay afin de lui offrir un repas au
restaurant...espérons qu'elle appréciera.
Les expériences continuent... (04/09 - 05/09/2010)
True Blue Bay est toute petite mais nous y avons passé un bon moment : la sortie organisée pour l'anniversaire de Cléo
lui a fait plaisir (hamburger, musique et danseurs ainsi que bougie sur le gâteau). Le 'resort' de la baie avait aussi une
petite piscine à laquelle nous avons pu avoir accès ; les enfants aiment aussi beaucoup l'eau douce.
Mais on ne peut pas se permettre de rester des nuits dans les mouillages payants ! Alors nous repartons vers le Nord Ouest
en direction de Saint-Georges où nous devons terminer de nous procurer ce dont nous avons besoin pour la suite de
de notre voyage. Comme nous avions bien aimé Morne Rouge, nous y retournons pour le week-end. Nous y mouillons en compagnie de
Kakao et de Tariro : 9 enfants en tout !
Nous essayons aussi 3 nouvelles installations sur le bateau :
- un système de récupération de l'eau de pluie : très simple, cela consiste
à relier des tuyaux du bon diamètre aux gouttières qui évacuent l'eau du rouf et cela s'est avéré très efficace ; lorsque le rouf a été
bien rincé, nous pouvons même verser l'eau directement dans les réservoirs, quand l'eau n'est pas trop chargée de sable du Sahara...
et oui, il arrive jusqu'ici ;
- un filet à fruits avec les chutes de filets à filière : les bananes mûriront maintenant à l'extérieur ;
- et nous avons enfin testé notre douche solaire : accrochée à la bôme, c'est parfait et le rinçage s'en trouve largement amélioré
sans que la consommation d'eau n'augmente !
Nous avons aussi fait des yaourts pas trop râtés : il faut juste mettre un peu plus de poudre dans l'eau (ici, le conditionnement
consiste en de grandes boîtes de conserve de lait ...en poudre).
Le CNED avance bien, les enfants travaillent tous les jours pour répartir la charge ; le rythme commence à être pris. Valentine,
qui a le programme le plus lourd, commence même spontanément avant le petit-déjeuner.
L'art de la patience (06/09 - 11/09/2010)
Notre rythme de découverte s'est considérablement ralenti cette semaine...mais nous avons le temps. De plus, avec notre
moyen de locomotion, il faut être prêt à différer ou modifier le programme.
Plus ou moins coordonnés avec Kalika et Punch Coco, nous avions décidé de quitter Grenade vendredi soir mais la meteo en a décidé autrement.
Depuis mercredi après-midi, une large dépression stagne en effet sur la zone des Iles au vent et ce jusqu'au nord du Venez.
Celle-ci bouge lentement, le vent est incertain et le ciel très chargé. Elle contrecarre nos projets de départ. C'est seulement
aujourd'hui samedi qu'elle consent à s'évacuer de façon certaine vers le Nord Ouest, où elle a plus de 50%
de chance de se transformer en tempête tropicale. Nous avons retrouvé ici un ciel à peu près
dégagé et les prévisions de vent pour les jours à venir redeviennent correctes, ce qui devrait nous permettre de quitter Grenade
demain soir, en direction des Testigos.
L'attente est rendue plus facile par les préparatifs du départ (dernières emplettes), les dernières visites (Annandale Falls,
le Fort Saint-George, le marché du samedi matin), les heures d'école et les facilités de la Marina de Port-Louis (la piscine !).
Si tout va bien, nous ouvrirons une nouvelle page pour la prochaine grande étape de notre voyage, le Venezuela, dans les eaux
duquel nous devrions naviguer jusqu'à fin octobre : Testigos, Margarita, Puerto La Cruz, Tortuga ou/et Blanquilla, Los Roques, Les Aves
pour terminer à Bonaire (bon d'accord, c'est un territoire hollandais) où nous pensons être vers début novembre.
S'ouvre maintenant la zone des grandes navigations et non plus celle des sauts de puce.