Après Las Palmillas, nous nous sommes déplacés vers la pointe Nord Ouest de Saona, après une brève incursion dans le Paso Catuan,
le chenal entre Saona et Hispaniola (avec 40 cm d'eau sous le bateau !). Là encore, eau transparente, belles plages de sable blanc,
cocotiers à foison. Nous faisons
la connaissance d'un nouveau bateau en croisière sabbatique,
Laure, Thomas et leurs 3 enfants sont partis au mois
d'octobre de Martinique et ont pour objectif final la Polynésie ! Gros programme pour 11 mois ! Nous sommes de petits joueurs,
à côté...Coïncidence rigolote : Laure travaille à Levallois (enfin rue de Villiers côté Neuilly) et les fenêtres de mon bureau
donnent sur le sien. Encore une preuve que ce monde est bien petit. Raphaël a tout de suite sympathisé avec Brune, un peu plus âgée
que lui. Nous devrions les retrouver à Boca Chica où nous prévoyons de retourner en milieu de semaine.
Pour retourner vers l'Ouest, nous planifions deux arrêts : un nouveau stop à Bayahibe pour obtenir notre despacho vers Boca Chica et
un arrêt dans la rivière Cumayasa. Nous avons été convaincus de faire ce stop depuis que nous avons rencontré Eduardo un skipper d'ici,
dont la base est dans la rivière.
Au cours de notre halte à Bayahibe, Cléo est partie à la recherche de Jean pour lui remettre une peinture de sa composition et Raphaël
a joué sur la plage avec un petit garçon dominicain. Pour faire vroum, vroum avec un camion de chantier, la langue n'est plus un
obstacle.
Le lendemain, nous nous dirigeons vers l'embouchure de la rivière : 12 milles depuis Bayahibe. Le vent n'est pas trop de la partie.
Trop Est, donc au cul du bateau. Nous devons louvoyer, notamment entre Catalina et Hispaniola. Mais nous sommes récompensés par la
remontée de la rivière : le lit est large, assez profond, calme et complètement dépaysant...Après 2 milles de remontée,
nous amarrons le bateau à un ponton en ciment, qui n'est pas en trop mauvais état. Nous avons préalablement demandé l'autorisation
au ponton d'en face, qui lui, est privé. En effet, au-dessus des petites falaises qui surplombent la rivière, se trouvent des
plantations de canne à sucre, parsemées d'énormes villas avec pontons privés.
Au cours de l'après-midi, nous prenons l'annexe pour
remonter un peu plus haut. Nous redescendrons à la rame, pour écouter et observer les oiseaux
dans la mangrove (dont de petits vautours noirs à tête
rouge déplumée et quelques hérons bleus). Les palétuviers sont gigantesques et l'ambiance nous rappelle notre excursion dans l'Orénoque. A la tombée de la nuit,
nous écoutons les multiples bruits des insectes. A part cela, le calme est absolu et last but not least, il y a très peu de moustiques.
Demain, nous partons pour Boca Chica, où nous avons de multiples choses à faire et à préparer avant que notre invitée n'arrive le 15 janvier.
Les enfants ont aussi hâte de retrouver Callipyge. Au bout de 6 mois, ils n'ont plus aucune réticence à aborder les voiliers qui mouillent
près de nous, surtout lorsqu'il y a des enfants. La timidité s'est complètement envolée !
Nous voici de retour à Boca Chica après une petite navigation un peu laborieuse : vent faible, trop arrière encore. Nous avons
donc dû faire appel au soutien du moteur. La meilleure partie de la journée a été la descente de Rio Cumayasa, à l'aube, dans
le silence de la rivière (un peu troublé tout de même par le bruit des moteurs). De plus, nous ne pêchons rien depuis que nous
sommes arrivés en République Dominicaine : une seule petite bonite sur les 15 jours passés à naviguer dans le Sud Est...
Question de leurre ou eaux trop pauvres ?
Une mauvaise nouvelle nous accueille à l'arrivée : ma mère vient de se casser le col du fémur ! Elle ne peut donc pas nous
rejoindre...Les enfants sont très déçus, moi aussi et elle l'est encore plus. Nous espérons vivement qu'elle pourra se remettre
complètement de cet accident et venir nous rendre visite dans quelques mois. Un peu perturbés, nous rediscutons avec Antoine
de notre programme pour la suite du voyage. Nous voulons encore passer quelques jours en République Domninicaine pour faire une
petite escapade vers le Nord. Nous pesons le pour et le contre de l'option "un peu plus vers l'Ouest".
Agrandir la boucle pour aller vers Cuba nous tente toujours. Cependant, il nous faut prendre en compte quelques évidences :
nous ne sommes pas de grands marins, n'aimons pas particulièrement les grandes navigations, surtout contre le vent, savons que
celles-ci sont difficiles à gérer avec les enfants, dont il faut quand même s'occuper, notamment Lucas et Raphaël. Les journées
scolaires sont de plus assez remplies, même si nous sommes en avance. Nous ne devons pas non plus laisser tomber Lucas, qui
a besoin qu'on le soutienne et qu'on ne le laisse pas de côté.
Nous faisons aussi ce voyage pour vivre à un autre rythme que celui que nous connaissons habituellement (et nous avons bien réussi
jusque là) :
"prendre plus le temps de..." et éviter trop de contraintes (même si on ne peut éviter celles liées aux conditions de navigation).
Nous décidons donc d'être raisonnables et de nous en tenir à repartir vers l'Est : Puerto Rico puis Iles Vierges, avant de redescendre
l'arc antillais.
A Boca Chica, nous sommes comme à la "maison". Nous retrouvons le personnel extrêment gentil de la marina, qui tente toujours,
même si ce n'est pas toujours une réussite, de nous démêler le moindre problème que nous pourrions rencontrer (louer une voiture
pas trop chère, remplir notre bouteille de gaz dont l'embout n'est pas compatible avec leur système de remplissage). Rubio et Teresa,
qui tiennent le petit resto-snack, sont adorables, toujours à vouloir faire plaisir aux enfants, qui le leur rendent bien. Teresa cuisine
des plats du jour et des beignets de yucca à l'anis qui sont un régal pour le palais.
Les enfants passent beaucoup de temps avec leurs copains de Callipyge, dont le bateau a été mis hors de l'eau pour renforcer l'axe de barre (et
les travaux qui sont sensés durer 24 heures dans les Caraïbes prennent toujours 3 à 4 fois plus de temps que prévu). Les grands,
(nous-mêmes, les équipages de Callipyge, Datura, Airborne...) sirotent leur Presidente ou leur punch aux fruits de la passion après
des journées bien remplies.
Nous sommes également retournés faire un tour à Santo Domingo : nous sommes maintenant de grands habitués donc nous prenons notre petit bus
qui nous dépose près de la Cité Coloniale. Au programme : visite du musée du Larimar et du palais de Diego Colon. Le tout entrecoupé
par un déjeuner dans une cafeteria dominicaine sur la place de la Cathédrale.
Le Larimar est une pierre volcanique semi-précieuse de couleur bleue que l'on ne peut trouver (en tout cas, c'est le cas jusqu'à
présent) qu'au Sud Ouest de la République Dominicaine. Le petit musée explique comment elle s'est formée, comment elle est extraite
et comment elle est exploitée. Outre cette gemme, on trouve également beaucoup d'ambre en République Dominicaine, mais cette fois-ci,
au Nord de l'île.
Nous passons quelque temps à arpenter les rues de la Cité coloniale pour admirer les jolies façades, dont certaines sont très joliment
fleuries et remontons la Calle de Las Damas, la plus ancienne rue de la ville, bordée de grandes demeures du 16ème siècle. L'une des plus
anciennes et des plus belles maisons de la rue abrite l'Ambassade de France...Toujours débrouillards, ces français ! La promenade est agréable.
Les enfants ont beaucoup aimé la visite du palais du vice-roi Diego Colon, entièrement et magnifiquement restauré. Avec chacun leur
audioguide, ils écoutent attentivement les explications concernant chacune des pièces qu'ils visitent. Un peu d'histoire(s) pour faire
revivre ces vieilles pierres !
Nous partons dès demain dans le Nord de l'île, dans la baie de Samana pour visiter le parc de los Haitises et tenter d'apercevoir
les baleines à bosse qui viennent mettre bas dans les eaux chaudes de la baie.
Encore de quoi alimenter notre bibliothèque de souvenirs (16/01 - 19/01/2011)
Nous avions prévu de faire ce petit voyage à l'intérieur de la République Dominicaine avec ma
mère mais nous ne l'entreprenons qu'à six. Nous allons donc essayer de décrire au mieux ce que
nous avons découvert au cours de ces quatre jours. Nous avons loué une voiture. Avant notre départ,
Eddy nous met en garde : "pas de règles ici, ce n'est pas comme en Europe ! Faites très attention,
vous serez toujours responsables en cas d'accident !" Nous quittons la marina avec les numéros de
téléphone de Katie et Eddy, au cas où...
Au final, ce sont plutôt les routes dans le Nord du pays qui sont en très mauvais état, ne nous
permettant souvent pas de rouler à plus de 10 km/h. Mais la circulation n'est pas si dense, sauf aux abords
des grandes villes du Sud, et nous avons largement été moins effrayés qu'à Grenade. Pas de souci donc
à condition tout de même d'avoir un 4*4 car certaines routes dites principales sont tout de même parsemées
de nids de poule (enfin plutôt de nids d'aigle !) et de faire attention à tout ce qui peut surgir : enfant,
vache, cheval, chien, moto...et au peu de panneaux indicateurs.
Boca Chica - Hato Mayor - Sabana de la Mar (16/01/2011)
Nous quittons l'autoroute à San Pedro de Macoris pour prendre la direction du Nord du pays. San Pedro de
Macoris sent la crêpe au rhum. Cette agglomération regorge d'usine de traitement de la canne à sucre. La route
qui monte vers le Nord traverse des hectares de plaines cultivées de canne et ce jusqu'à Hato Mayor, petite ville
située aux contreforts des montagnes qui coupent le pays en deux entre le Nord et le Sud. A Hato Mayor, nous nous
égarons à la sortie de la ville mais un taxi-moto nous remet vite sur le droit chemin, moyennant une petite
propina (le pourboire ppour petit service rendu).
Après Hato Mayor, le paysage se modifie : nous gravissons les petites collines, sur la route qui devient parfois
piste. La canne à sucre laisse place aux pâturages, aux vergers d'oranges et de clémentines, à la culture de
palme :-((. Nous croisons sur la route de nombreux cow-boys. Nous traversons les villages : les maisons sont
pour la plupart en bois, peintes de couleurs vives, avec de petits jardins plutôt bien entretenus. Chaque
village a ses nombreuses épiceries (colmados) et ses bureaux de loterie (bancas). La végétation est superbe, les
arbres sont vigoureux et extrêmement variés.
Au milieu de la journée, nous arrivons au bord de l'immense baie de Samana, à Sabana de la Mar. Nous trouvons
un accès à la mer. La plage est belle mais le sable n'est pas très propre. A peine sommes nous arrêtés que l'on fond
sur nous et là, il faut le dire, un peu comme des mouches se précipitent sur un morceau de viande ! Des guides
nous proposent ("à bon prix" - qui sont exorbitants) des excursions dans la baie, un repas (toujours au prix
de la "liquidation totale" - expression consacrée dès que l'on veut vendre quelque chose à des français), une
chambre d'hôtel...Des enfants veulent cirer nos chaussures (nous sommes en tongs !), nous vendre des coquillages
en les mettant de force dans les mains des garçons (coquillages que nous avons déjà en cent exemplaires sur le
bateau).
Ouaaah !! on se croirait de retour dans les Grenadines ! Il y a écrit "pigeons" sur notre front. Les enfants
entreprennent bien sûr de laver la voiture : ils auront gagné quelques pesos. Les effets de la pauvreté nous
sautent ici à la figure. Nous sommes ceux qui avons de l'argent. Ils ne perdent donc rien à essayer. Sauf qu'à
force d'être harcelés, nous remontons dans la voiture sans profiter de la vue. Cela nous douche un peu car que ce
soit à Andres ou à Boca Chica, nous n'avons jamais été traités comme cela et ce ne sont sûrement pas des villes
riches.
Cano Hondo - Parque de Los Haitises (16/01/2011)
Après 10 km de piste au départ de Sabana, nous arrivons à
Cano Hondo.
Il y a là un hôtel au bord du parc de
Los Haitises. Katie et Eddy nous l'ont recommandé et l'endroit est vraiment très sympathique. Les petites
constructions s'inscrivent parfaitement dans les collines. Les chambres sont aménagées et décorées avec les
ressources du parc : tête de lit en bambou et fruits de liane, sièges, bancs et rampes d'escaliers en branches,
lampes en callebasse. La cuisine est délicieusement locale. Les enfants jouent dans les cascades du parc.
Le dimanche après-midi, nous faisons une ballade pour découvrir la réserve que constitue le parc de los Haitises,
accompagnés par Rafael, un guide diplômé d'éco-tourisme, qui porte notre Raphaël sur le dos lorsqu'il est fatigué
ou que le chemin est trop difficile. La République Dominicaine a classé 20% de la surface
du pays en réserve naturelle protégée et le parc est une des plus grandes. Deux heures de promenade dans la
forêt tropicale et une heure en barque à petit moteur dans la baie de San Lorenzo, pour accéder aux grottes
et à la mangrove. La forêt est moins dense que dans l'Orénoque mais nous pouvons ainsi mieux distinguer les
espèces végétales que le guide nous décrit : cacaoyer, caféier, oranger, palmier (arbre symbole de la DR),
arbre à pointes, fougères (mimosa), arbre à callebasse, liane...et les nombreux nids de termites qui logent
dans les arbres malades.
La promenade en bateau au coucher du soleil est simplement magique : les concrétions calcaires se dressent au
milieu de l'eau, laissant apparaître de nombreuses cavités. Nous visitons deux grottes, ce qui nous permet
d'apercevoir les peintures et sculptures des indiens taïnos, qui peuplaient l'île avant d'être décimés par les
espagnols et les maladies importées d'Europe. La mangrove est aussi très belle, avec une densité importante de
grands palétuviers et peuplée de nombreux oiseaux : aigrettes, grues et hérons bleus. Beaucoup de petits vautours
comme ceux que nous avions aperçus à Cumayasa planent au-dessus des arbres. Décrire avec des mots cette
découverte est en-deçà de nos impressions. On peut juste résumer en disant que c'est véritablement un très bel
endroit, voire un endroit magnifique que certains comparent à la Baie d'Halong. N'y étant jamais allés, nous
ne nous y risquerons pas. Cette première journée à vagabonder dans les terres nous en aura mis plein les yeux.
Baie de Samana : les baleines à bosse et Cayo Levantado (17/01/2011)
Le lundi, l'hôtel peut nous organiser une sortie dans la baie de Samana pour tenter d'apercevoir des baleines.
C'est vraiment un pari car c'est le début de la saison et elles ne sont pas encore très nombreuses dans la baie
à cette époque. Nous tentons de réfréner l'enthousiasme des enfants en leur expliquant que nous aurons beaucoup
de chance si nous en voyons.
Comme nous partons du sud de la baie et que les bateaux pour aller observer les cétacés partent de Samana au Nord,
nous avons la chance de traverser la superbe baie deux fois : au lever du soleil et à son coucher. La traversée se
fait en barque ultra-rapide : nous sommes bien secoués mais nous avons à présent expérimenté le "pinero".
A Samana, nous embarquons sur une autre barque. En a parte, l'organisation au pied levé par l'hôtel de cette excursion
est l'occasion d'assister à la construction de la chaîne économique du tourisme en DR. Le client a "envie de", donc
il faut lui rendre ce service. Qu'à cela ne tienne, on fait 1h30 de bateau jusqu'à Samana aller-retour avec lui pour
dégoter la personne qui va l'emmener faire ce qu'il souhaite. Après négociation (car on a annoncé un prix ferme),
on confie le client à celle-ci et on la charge d'organiser le 2ème étage de la fusée à savoir le déjeuner.
La 1ère personne va donc trouver une 2ème personne qui prendra en charge le client lors de son petit séjour sur la petite
île de Cayo Levantado. Après cet intermède, cette 2ème personne remettra le client à la 1ère pour le retour à terre,
elle-même le "rendant" ensuite à la personne de l'hôtel. La chaîne n'est jamais rompue car le paiement ne se fait qu'à
la fin, une fois le service rendu. On ne comprend pas toujours bien comment cela va s'enchaîner ni se passer car,
outre la barrière de la langue, autour des acteurs principaux, gravitent de très nombreux autres larrons.
Mais au final, ça marche ! Le tout est d'avoir confiance et de savoir être patients
(ce que nous sommes devenus en vivant comme nous le faisons pendant cette parenthèse annuelle) pendant les négociations.
Cette patience est récompensée puisque nous avons la chance d'approcher une baleine, de la voir battre l'eau avec
sa queue à moins de 20 mètres du bateau, de la voir plonger - angoisse lorsque l'on se dit qu'elle vient de passer
sous la barque - et de l'entendre souffler - entendre car le temps que l'on se retourne, elle en a terminé.
Sabana de la Mar - Miches (18/01/2011)
Nous quittons Cano Hondo le lendemain en fin de matinée pour prendre la route de Miches. Nous déposons à Sabana
Séverine et Fred, l'équipage de
Daturaque nous avons retrouvé à l'hôtel,
puis nous empruntons la direction de
la petite ville de Miches, à l'Est, toujours dans la baie de Samana. Les premiers kilomètres nous étonnent car
la voie est en très bon état, contrairement à ce que l'on nous avait annoncé. Mais cela ne dure guère en effet :
l'asphalte commence à être troué puis cela se transforme en piste, voire dans certains villages en lit de rivière
raviné par les pluies. Nous mettrons 2h30 à parcourir les 40 km de trajet qui longe la mer.
Le paysage est toujours très beau mais la région est bien pauvre. A Miches, nous logeons dans un hôtel qui fait
un peu pension, perché sur une colline qui domine la ville, la baie de Samana et laisse apercevoir les montagnes
vers le Sud. On peut se prélasser sur le balcon et admirer la vue : l'animation de la ville, les brumes du soir
et du matin dans les collines environnantes, recouvertes d'une végétation luxuriante, les grandes plages, les
espaces recouverts à perte de vue de cocotiers et les cerfs-volants fabriqués par les enfants avec des sacs
en plastique et des brindilles, qui restent des heures durant très haut dans le ciel.
Retour vers Boca-Chica via El Seibo - Higüey - La Romana et la Cueva de las marvillas (19/01/2011)
Nous redescendons vers la côte Sud en prenant la route montagneuse d'El Seibo (bonne route cette fois). Au détour
des cols, nous apercevons encore la baie de Samana et comme disent les anglo-saxons, le paysage reste
"dramatically breath-taking".
A El Seibo, nous sommes arrêtés par la police routière, qui veut vérifier les papiers du véhicule de location :
on nous explique qu'il manque une vignette sur le pare-brise. Nous répondons dans un mauvais espagnol que nous
n'y pouvons rien. Cela s'arrête là : nous ne savons pas trop ce que le policier attendait vraiment puisque nous
avions entendu que beaucoup de choses se réglaient à coup de pesos...les enfants et notre espagnol peu développé l'ont peut-être
dissuadé d'insister ou bien les rumeurs ne sont pas fondées.
Après El Seibo, direction Higüey : Higüey, dont le nom signifie le cacique - chef des tribus
indiennes taïnos - est une grosse ville rassemblée autour de la basilique moderne de la Vierge de l'Alta Gracia.
C'est la sainte-patronne de la République Dominicaine. Le 21 janvier est un jour férié en son honneur. Les gens
viennent donc ce jour-là en pélerinage à Higüey, certains s'y rendant à cheval ou à pied. Nous arrivons dans la ville
2 jours avant l'événement. Les cars de pélerins commencent à affluer : ceux-ci se préparent à camper autour de la basilique,
à l'abri sous les promenades de béton ou dans le grand parc qui l'entoure. L'architecture du monument est assez impressionnante,
avec sa grande arche de béton et ses couleurs bleu et rouge, au drapeau du pays. Les messes s'enchaînent déjà ainsi que
les sermons : nous assistons à une vigoureuse diatribe pendant laquelle les participants répondent en choeur aux
interpellations du prêtre.
Nous terminons notre voyage par la visite, près de La Romana, de la grotte des merveilles,
une gigantesque cavité calcaire à 25 mètres de
profondeur, avec stalagmites-tites, colonnes, cristaux, chauve-souris et
petit lac souterrain, tout ceci permettant largement à l'imagination de vagabonder. Peu de pictogramme taïno
en comparaison de Los Haitises mais un site tout de même remarquable.
Arrivés à Boca Chica, nous sommes accueillis comme si nous rentrions à la maison après un très long voyage par les équipages
à la marina, le personnel, Theresa et Rubio du petit resto. Nous en sommes agréablement surpris et un peu émus !
Préparation au départ (20/01 - 21/01/2011)
Bien que nous soyons comme à la maison à Boca Chica, nous décidons de partir vers Puerto Rico. Cela fait un peu plus d'un mois que nous
sommes en DR, nous allons changer d'air...De plus, il y a une petite fenêtre météo. Antoine est sur les charbons ardents. Mais la liste des
préparatifs est longue, comme d'habitude : lessives, marché, supermarché, Valentine qui veut acheter des souvenirs à ses amies, toujours
le rangement du bateau pour les nav' (un mal bien nécessaire pour des questions de confort et de sécurité, notamment lorsque l'on sait que
l'on va naviguer contre le vent et le courant), les enregistrements du CNED, les formalités, la bouteille de gaz à remplir...
Je négocie donc 24 heures de plus mais en échange, nous ferons route directe jusqu'à Puerto Rico, sans escale à Saona. Nous faisons
nos adieux à la marina Zar Par le vendredi soir, direction plein Est, pour 140 milles au plus court.
DR : la belle étape
Au-delà de son image de tourisme bon marché dans les 'resorts' aux formules tout compris, la République Dominicaine vaut véritablement
le voyage, à condition de ne pas rester enfermés dans ces hôtels desquels on ne voit que la plage.
Les habitants sont adorables, les paysages sont contrastés et certains sont véritablement parmi les plus beaux que nous
ayons vus, même si ma description ne leur rend pas véritablement justice.
Ici aussi, nous avons fait de belles rencontres dont nous garderons d'excellents souvenirs.
Nous reverrons peut-être les Levalloisiens (?) de Callipyge. Merci à theresa, Rubio, Raul et le personnel
de la marina de Boca Chica et aussi à Katie et Eddy, qui ont été si gentils et nous ont conseillé plein de "bons plans". Nous avons aussi
très bien mangé...et là encore merci à Theresa et au Mercadito Popular d'Andres.