Une année en voilier aux Antilles



Site de la Famille PERRIN !

République Dominicaine

La traversée vers la République Dominicaine (16/12 - 19/12/2010)


Marina Zar Par En tant que novices, notre grande traversée aura été celle de la Mer des Caraïbes, du Sud vers le Nord, selon un axe parfaitement vertical qui relie Aruba à Boca Chica en République Dominicaine. Les prévisions météo nous annonçaient 15 à 20 noeuds Est et Nord Est pour la dernière partie avec une houle d'Est mais dont nous pensions plutôt qu'elle serait croisée compte tenu des 48 heures précédentes où la houle était orientée Nord-Ouest. Nous avions raison pour la houle. Le vent quant à lui a été conforme en direction mais pas en force : nous avons eu systématiquement 10 noeuds de plus que ce qu'annonçaient les 'gribs' et Passage Weather.
Il en a résulté une traversée plus courte que prévue mais beaucoup plus agitée. Dès que nous avons passé la pointe Nord d'Aruba, nous avons commencé à être secoués. Les enfants se sont laissés submerger par le mal de mer. Ils comateront pendant 60 heures, groupés dans le carré, allongés sur la banquette, ne se relevant de temps en temps que pour avaler un verre d'eau ou grignoter un peu, vraiment très peu. Le carré est notre campement de base : Antoine et moi y dormons à tour de rôle, par terre sur un des matelas du cockpit. Nous résistons tant bien que mal aux conditions en nous forçant à avaler des petites choses sucrées et à boire. Nous n'avalerons cependant aucun des plats que j'avais préparés à l'avance, hormis les gâteaux et le pain. Je succomberai même au mal de mer au bout de 15 heures de ce régime (ce qui ne m'était jamais arrivé !), surtout à force de m'occuper des enfants malades.
Cependant, il faut tenir, assurer à tour de rôle, ne pas trop penser que le bateau doit souffrir sous les coups de boutoirs incessants des vagues sous les coques et sous la nacelle, faire les vérifications de sécurité nécessaires à intervalles réguliers (voiles, gréement, matériels, bateaux éventuels alentours, AIS, fonds, ...). Les milles sont avalés régulièrement, à bonne allure, ce qui est bon pour le moral, la moitié du trajet ayant été accomplie en un peu plus de 24 heures. Dans ces conditions, nous y laissons une bosse de ris (ce qui nous pénalisera la 2ème nuit, alors que le vent est trop fort pour tenir un seul ris et trop faible pour 3 !), une poignée de bloqueur (celle de la balancine que l'écoute de génois a fait sauter dans un virement intempestif) et le pot en terre de l'aloe vera que nous avait confié Ojala. Le vent reste soutenu jusqu'au samedi midi ; par la suite, il se stabilisera autour de 20 noeuds (en dehors des rafales), ce qui nous autorisera à nous détendre un peu. La 3ème nuit sera donc plus calme, même si la fatigue se fait sentir. Nous devons mettre les moteurs à 4h00 du matin, le vent ayant tourné au Nord et fortement faibli, ne nous permettant pas de tenir le cap pour les 20 derniers milles.
Nous arrivons à 8h00 pour mouiller devant la marina Zar Par, à Boca Chica. Nous espérons nous reposer, notamment Antoine qui a vraiment du mal à dormir pendant ses heures de répit, mais nous sommes accueillis (très chaleureusement d'ailleurs) par les autorités qui exigent que les formalités soient faites tout de suite : 3 officiels montent à bord (douane, renseignements, anti-drogue) et inspectent rapidement tout le bateau. Ils demandent ensuite au capitaine de les suivre jusqu'au bureau de l'immigration, situé sur la marina. Pas de sieste donc pour le moment ! Les filles et moi en profitons pour mettre un peu d'ordre dans le bateau.
Après un brunch bien mérité, tout le monde se retirera ensuite pour quelques heures de sommeil. Il faudra cependant à Raphaël au moins une nuit supplémentaire pour retrouver son débit de paroles habituel ! Nous sommes contents et fiers d'y être arrivés, même si cela n'a pas été de tout repos ni une réelle partie de plaisir. Le bateau, ce n'est pas toujours calme ...

Noël à Boca Chica (20/12 - 25/12/2010)


Plage de Boca Chica Maintenant que nous sommes remontés au-delà du 18ème parallèle Nord, il nous faut nous acclimater : les nuits sont fraîches - la température descend autour de 18-20° la nuit -, l'eau est plus froide - shorties pour se baigner -, la meteo plus "terrestre" - brume, vent de terre, petits nuages, mais plus de grains ni de pluie pour le moment.
Nous nous habituons au bruit incessant : la République Dominicaine est réputée bruyante, c'est un euphémisme. Le silence ne se fait que vers 3 ou 4 heures du matin, lorsque l'on n'entend plus ni la musique, ni les petites motos...Se promener en ville est presque une agression permanente pour les tympans (hauts-parleurs, musique toujours - dansante souvent -, circulation, klaxons...) et les rues sont bondées à toute heure de la journée. Mais cette ambiance est on ne peut plus sympathique. De plus, les gens sont chaleureux. Ok, on nous aborde parce que nous avons l'air de touristes mais toujours avec le sourire et sans aucune agressivité. Raphaël a énormément de succès avec ses cheveux blonds que tout le monde veut toucher et Lucas, affublé de ses lunettes de soleil et de son chapeau, impressionne ici aussi lorsqu'il est porté dans le sac à dos par Antoine. Nous faisons nos courses à Andres ou à Boca Chica, occasions de promenades et de petites discussions avec les habitants.
Boca Chica est très touristique, mais touristique localement : il y a certes quelques étrangers mais c'est aussi la plage des Santo-Dominguais. Des paillottes sont installées sur plusieurs kilomètres, ne laissant qu'une mince bande de sable accessible. On peut se désaltérer (Cuba Libre et bière Presidente) et grignoter (empanadas, poulet frit...). Andres est une petite ville dominicaine. On n'y croise pas vraiment de "gens comme nous". Dépaysant !
Réveillon de Noël Nous réfléchissons à la façon dont nous allons découvrir ce pays : le visiter uniquement à la voile n'est pas des plus pratiques car nous ne pouvons pas véritablement circuler librement. Nous devons systématiquement disposer d'un 'despacho' indiquant d'où nous venons et où nous allons, sachant que bien sûr, les destinations autorisées ne sont que celles où l'on peut faire des formalités, donc, soit des ports, soit des marinas. Le mouillage forain ne se pratique pas sur de longues périodes : la marina guerra veille...De plus, les sites intéressants sont répartis un peu partout. Nous louerons donc sans doute une voiture pour faire une semaine de visites, un peu plus tard en janvier. Nous avons rencontré un couple international (elle est irlandaise, il est allemand) qui vient vivre ici 4 mois chaque année et qui nous a communiqué quelques informations utiles.
Nous avons bien sûr fêté Noël. Un Noël un peu atypique pour nous, sans pull ni chaussettes, avec un petit sapin en carton et quelques cadeaux. Nous appréhendions la réaction des enfants au fait de ne trouver qu'un cadeau unique sous ce sapin mais cela s'est finalement très bien passé. Les filles bien sûr sont maintenant conscientes de la valeur des choses et Raphaël a vite été accaparé par la construction de son Buzz l'Eclair en lego pour penser à autre chose, trop content que le Père Noël ait quand même trouvé le bateau. Les petits chocolats nous manquent un peu. Pas de foie gras non plus mais un panetone, acheté au Punto Italiano. Les italiens sont très bien implantés ici et il y a une merveilleuse épicerie italienne qui vend tous ces bons produits dont nous raffolons (et même pour un prix raisonnable) et un pain que l'on peut qualifier d'excellent !

Première découverte de Santo Domingo (26/12 - 28/12/2010)


Santo Domingo maison coloniale Avant de partir naviguer sur la côte Sud, nous faisons un saut à Santo Domingo. Nous y allons en bus depuis Boca Chica : très pratique, le bus vous prend quasiment à la sortie de la marina et vous dépose au bout de 3/4 heure, 1 heure au coin de la Ciudad Colonial. Le trajet se fait sur ce qui est qualifié ici d'autoroute mais en ce qui concerne la première partie (jusqu'à l'aéroport), c'est une large deux fois deux voies séparées par un terre-plain central de temps en temps coupé pour que les véhicules puissent faire demi-tour (!) ou traverser l'autoroute depuis une rue qui débouche de la droite ou de la gauche...On peut également préciser que l'on peut s'arrêter n'importe où, même sur le côté gauche, que l'on double indifféremment à droite ou a gauche et que l'on y trouve toute sorte de véhicules, même des piétons qui marchent sur le bas-côté. Après l'aéroport et jusqu'à l'entrée de la capitale c'est un peu plus réglementé et ressemble plus à une voie quasi-normale.
La ville est gigantesque (il y a 3 millions d'habitants soit près d'un tiers de la population de la République Dominicaine). La partie historique n'est cependant qu'un petit quartier bordé d'un côté par la mer et de l'autre par la rivière (dite très profonde : Rio Ozama). Il s'agit de la première cité coloniale en Amérique, fondé par la famille de Christophe Colomb. La visite est intéressante, les rues sympathiques, les maisons ...coloniales. La rue piétonne commerçante (El Conde) est aussi parsemée d'immeubles de style années 30. Nous avons droit à une visite commentée en français du Panthéon National : le guide est sympathique et veut être rassuré sur sa capacité à se faire comprendre en français. Depuis le début de notre voyage, nous avons affaire à des pierres qui racontent une histoire et non uniquement à la nature. Après ce premier tour, nous reviendrons plus tard pour visiter les quelques monuments et musées intéressants que nous avons repérés.
Museo de las casas reales Nous voulions trouver un guide de la République Dominicaine en anglais ou en français car nous ne sommes bêtement partis qu'avec un guide nautique (pas idéal pour l'histoire). Nous avons visité plusieurs librairies (il y en a une belle concentration dans le quartier colonial), dont LA librairie JURIDIQUE de Santo-Domingo. Le libraire m'a demandé de lui envoyer un catalogue des Editions (un français et un espagnol), m'expliquant que le droit dominicain était inspiré du droit français. Je n'ai pas inspecté tous les codes pour le vérifier. Nous avons donc tenté, étant bredouilles, de nous rendre à l'Alliance Française où il y a une librairie. Mais elle était fermée ppour inventaire (!) Celle-ci se situe dans un tout autre quartier de la ville, le quartier des instances gouvernementales. Nous nous y sommes rendus en taxi, le chauffeur nous servant de guide touristique. Nous avons ainsi découvert un autre style, plus récent ainsi que le bord de mer bordé d'hôtels de luxe et de cliniques modernes (cardio, maternité, esthétique...). Malgré cela, on voit bien que les rues restent celles d'un pays où le niveau de vie est bien inférieur au nôtre, les bâtiments "riches" côtoyant ceux laissés à l'abandon ou inachevés. Le quartier où nous reprenons le bus est aussi bien plus populaire, plus peuplé, comme un embouteillage permanent de véhicules, de gens et d'étals de marché.
J'ai aussi oublié de préciser que pendant notre séjour à Boca Chica, les enfants ont appris à conduire l'annexe : Valentine maîtrise la technique de A à Z, allumage et extinction du moteur compris, Cléo uniquement la conduite et Raphaël essaie d'aller droit...Nous sommes de nouveau prêts à caboter. Départ le mercredi matin pour explorer quelques points de la côte Sud.

Catalina et Bayahibe (29/12/2010 - 02/01/2011)


Barques à Bayahibe Cet article pourrait aussi s'intituler : "Du mouillage forain au mouillage foireux". Pour faire court : les endroits où nous sommes mouillés sont très beaux : plage de sable blanc bordée de beaucoup de palmiers (beaucoup, bien plus qu'au Venezuela par exemple), les eaux sont cristallines (pas trop de poissons cependant), mais les fonds sont vraiment pénibles pour mouiller. Caillasse et sable dur : un cauchemar. A Catalina, nous avons mouillé deux fois après à chaque fois presqu'une heure de repérage. La première fois, nous avons remonté un gros bloc de corail avec l'ancre (:-(( A Bayahibe, nous avons tenté 4 emplacements différents : le 1er n'accrochait absolument pas, nous avons dérapé 2 fois sur le 2ème, les cailloux étant le seul moyen de bloquer l'ancre, n'avons pas bien dormi au 3 ème (nous avons trouvé un trou de sable pour poser l'ancre mais nous risquions d'éviter sur 2 obstacles : nous avons sécurisé avec le mouillage secondaire mais pas suffisamment à notre goût). Heureusement que le vent est très stable en direction en ce moment !
Déco de Noël à Bayahibe Nous tentons en ce moment un 4ème emplacement : nous avons bon espoir car nous avons croché tout de suite et on n'aperçoit plus qu'une seule oreille de notre ancre...De plus, un bateau était mouillé au même endroit hier et cette nuit : Parle Avec le Vent. Des suisses (encore) sur un Lipari 41. Le capitaine, Franck, est diplômé de l'EPFL, de la même promo qu'Antoine, mais en physique. Mais ils ne se sont pas reconnus (l'un devait être plus sérieux que l'autre, devinez lequel !). La famille est partie de la Rochelle et souhaite vendre son bateau dans les Antilles en juillet prochain, à la fin de son voyage. Son programme dans les Antilles n'est pas encore déterminé, nous la recroiserons peut-être, les enfants ont 7 et 10 ans.
Maintenant que nous avons sécurisé le bateau au mouillage, nous allons peut-être pouvoir nous détendre un peu...Nous avons assisté aux feux d'artifice du Nouvel An : six spectacles simultanés étaient visibles sur la côte. Point de vue incomparable du bateau. Nous apprécions bien Bayahibe et ses deux petites baies bien affairées : à l'origine un petit port de pêche, c'est maintenant le point de départ des excursions touristiques en maxi-catamarans et bateaux à moteur. La plage est très animée le matin au départ et en fin d'après-midi au retour des bateaux. Les professionnels du coin nous ont aidé à repérer les alentours pour poser notre ancre, même si leurs conseils n'ont pas été couronnés de véritable succès.
Les enfants ont aussi jeté leur dévolu sur un endroit de la plage où repose une barque en ruine : elle leur sert de tremplin de saut et de restaurant imaginaire.

Où l'on reprend le chemin de l'école (03/01 - 07/01/2011)


Le pêcheur Bien installés maintenant à Bayahibe, les enfants reprennent dès le lundi le chemin de l'école, après, comme leurs petits camarades en France, 2 semaines d'interruption. Raphaël était demandeur depuis quelques jours mais il veut toujours n'en faire qu'à sa tête. Cléo a réattaqué fort avec une évaluation de français et Valentine a pour objectif de terminer ses séquences 6 afin que sa grand-mère reparte en France avec les évaluations. Le rythme est donc déjà soutenu.
Cela ne nous empêche cependant pas de profiter de l'ambiance de Bayahibe : nous admirons le matin un vieux pêcheur qui grée sa barque usée : il pose son ancre, monte patiemment le mât, fixe sa grand voile et son génois faits de vieux draps. Puis il part le long de la côte, au gré du vent pour pêcher à la traîne. Au loin, nous avons l'impression d'une pyramide blanche qui dérive sur l'eau.
Jean le peintre Nous avons rencontré un peintre, Jean, qui vient d'Haïti, et qui gagne sa vie en vendant ses toiles aux touristes. Il nous a abordés en nous indiquant qu'il était dans le Guide du Routard. Nous lui avons répondu que nous ne l'avions pas. Nous avons cédé cependant à sa proposition : réaliser une toile en direct, sans obligation d'achat...Mais avec les enfants, il était quasiment sûr de nous vendre quelque chose. La peinture est très développée ici. C'est le principal article que l'on trouve dans les boutiques de souvenirs. Certaines ne vendent même que cela, on trouve également des vendeurs en plein air un peu partout (il y en a une dizaine à Boca Chica). Au moins, avec Jean, nous avons eu droit à un style particulier, le sien, à une conversation soutenue avec les enfants, qui ont pu voir naître en temps réel, une peinture, qu'ils ont trouvée d'ailleurs tout à fait à leur goût. Ils ont compris aussi du coup comment on pouvait réaliser une représentation à l'acrylique sans avoir besoin de dessiner d'abord son sujet au crayon pour le colorier après.
Après cette expérience à Bayahibe, nous sommes partis mouiller près de Saona, une île à la pointe Sud-Est de la République Dominicaine. Nous sommes arrêtés à Las Palmillas, juste au Nord de l'île : une baie immense bordée d'innombrables cocotiers, avec une eau véritablement turquoise. Nous sommes parfaitement tranquilles entre 5 heures du soir et 11 heures du matin, avant que les maxi-catamarans ne débarquent pour déverser leurs flots de passagers dans la piscine naturelle de la baie. L'ambiance est très bon enfant et il serait vraiment cruel de vouloir garder un paysage comme celui-ci pour nous tous seuls. Nous pourrions en profiter pour gagner un peu d'argent : beaucoup de gens s'amusent à prendre en photo notre annexe Caribe jaune (très joli effet sur la mer turquoise) et notre cata avec les pélicans sur les étraves...

De nouveau en route pour Boca Chica (08/01 - 11/01/2011)


Saona Après Las Palmillas, nous nous sommes déplacés vers la pointe Nord Ouest de Saona, après une brève incursion dans le Paso Catuan, le chenal entre Saona et Hispaniola (avec 40 cm d'eau sous le bateau !). Là encore, eau transparente, belles plages de sable blanc, cocotiers à foison. Nous faisons la connaissance d'un nouveau bateau en croisière sabbatique, Callipyge. Laure, Thomas et leurs 3 enfants sont partis au mois d'octobre de Martinique et ont pour objectif final la Polynésie ! Gros programme pour 11 mois ! Nous sommes de petits joueurs, à côté...Coïncidence rigolote : Laure travaille à Levallois (enfin rue de Villiers côté Neuilly) et les fenêtres de mon bureau donnent sur le sien. Encore une preuve que ce monde est bien petit. Raphaël a tout de suite sympathisé avec Brune, un peu plus âgée que lui. Nous devrions les retrouver à Boca Chica où nous prévoyons de retourner en milieu de semaine.
Pour retourner vers l'Ouest, nous planifions deux arrêts : un nouveau stop à Bayahibe pour obtenir notre despacho vers Boca Chica et un arrêt dans la rivière Cumayasa. Nous avons été convaincus de faire ce stop depuis que nous avons rencontré Eduardo un skipper d'ici, dont la base est dans la rivière.
Au cours de notre halte à Bayahibe, Cléo est partie à la recherche de Jean pour lui remettre une peinture de sa composition et Raphaël a joué sur la plage avec un petit garçon dominicain. Pour faire vroum, vroum avec un camion de chantier, la langue n'est plus un obstacle.
Rio Cumayasa Le lendemain, nous nous dirigeons vers l'embouchure de la rivière : 12 milles depuis Bayahibe. Le vent n'est pas trop de la partie. Trop Est, donc au cul du bateau. Nous devons louvoyer, notamment entre Catalina et Hispaniola. Mais nous sommes récompensés par la remontée de la rivière : le lit est large, assez profond, calme et complètement dépaysant...Après 2 milles de remontée, nous amarrons le bateau à un ponton en ciment, qui n'est pas en trop mauvais état. Nous avons préalablement demandé l'autorisation au ponton d'en face, qui lui, est privé. En effet, au-dessus des petites falaises qui surplombent la rivière, se trouvent des plantations de canne à sucre, parsemées d'énormes villas avec pontons privés.
Au cours de l'après-midi, nous prenons l'annexe pour remonter un peu plus haut. Nous redescendrons à la rame, pour écouter et observer les oiseaux dans la mangrove (dont de petits vautours noirs à tête rouge déplumée et quelques hérons bleus). Les palétuviers sont gigantesques et l'ambiance nous rappelle notre excursion dans l'Orénoque. A la tombée de la nuit, nous écoutons les multiples bruits des insectes. A part cela, le calme est absolu et last but not least, il y a très peu de moustiques.
Demain, nous partons pour Boca Chica, où nous avons de multiples choses à faire et à préparer avant que notre invitée n'arrive le 15 janvier. Les enfants ont aussi hâte de retrouver Callipyge. Au bout de 6 mois, ils n'ont plus aucune réticence à aborder les voiliers qui mouillent près de nous, surtout lorsqu'il y a des enfants. La timidité s'est complètement envolée !

Partie remise (12/01 - 15/01/2011)


Coccinelle carte Nous voici de retour à Boca Chica après une petite navigation un peu laborieuse : vent faible, trop arrière encore. Nous avons donc dû faire appel au soutien du moteur. La meilleure partie de la journée a été la descente de Rio Cumayasa, à l'aube, dans le silence de la rivière (un peu troublé tout de même par le bruit des moteurs). De plus, nous ne pêchons rien depuis que nous sommes arrivés en République Dominicaine : une seule petite bonite sur les 15 jours passés à naviguer dans le Sud Est... Question de leurre ou eaux trop pauvres ?
Une mauvaise nouvelle nous accueille à l'arrivée : ma mère vient de se casser le col du fémur ! Elle ne peut donc pas nous rejoindre...Les enfants sont très déçus, moi aussi et elle l'est encore plus. Nous espérons vivement qu'elle pourra se remettre complètement de cet accident et venir nous rendre visite dans quelques mois. Un peu perturbés, nous rediscutons avec Antoine de notre programme pour la suite du voyage. Nous voulons encore passer quelques jours en République Domninicaine pour faire une petite escapade vers le Nord. Nous pesons le pour et le contre de l'option "un peu plus vers l'Ouest".
Agrandir la boucle pour aller vers Cuba nous tente toujours. Cependant, il nous faut prendre en compte quelques évidences :
nous ne sommes pas de grands marins, n'aimons pas particulièrement les grandes navigations, surtout contre le vent, savons que celles-ci sont difficiles à gérer avec les enfants, dont il faut quand même s'occuper, notamment Lucas et Raphaël. Les journées scolaires sont de plus assez remplies, même si nous sommes en avance. Nous ne devons pas non plus laisser tomber Lucas, qui a besoin qu'on le soutienne et qu'on ne le laisse pas de côté.
Nous faisons aussi ce voyage pour vivre à un autre rythme que celui que nous connaissons habituellement (et nous avons bien réussi jusque là) : "prendre plus le temps de..." et éviter trop de contraintes (même si on ne peut éviter celles liées aux conditions de navigation). Nous décidons donc d'être raisonnables et de nous en tenir à repartir vers l'Est : Puerto Rico puis Iles Vierges, avant de redescendre l'arc antillais.
Maison à Santo Domingo A Boca Chica, nous sommes comme à la "maison". Nous retrouvons le personnel extrêment gentil de la marina, qui tente toujours, même si ce n'est pas toujours une réussite, de nous démêler le moindre problème que nous pourrions rencontrer (louer une voiture pas trop chère, remplir notre bouteille de gaz dont l'embout n'est pas compatible avec leur système de remplissage). Rubio et Teresa, qui tiennent le petit resto-snack, sont adorables, toujours à vouloir faire plaisir aux enfants, qui le leur rendent bien. Teresa cuisine des plats du jour et des beignets de yucca à l'anis qui sont un régal pour le palais.
Les enfants passent beaucoup de temps avec leurs copains de Callipyge, dont le bateau a été mis hors de l'eau pour renforcer l'axe de barre (et les travaux qui sont sensés durer 24 heures dans les Caraïbes prennent toujours 3 à 4 fois plus de temps que prévu). Les grands, (nous-mêmes, les équipages de Callipyge, Datura, Airborne...) sirotent leur Presidente ou leur punch aux fruits de la passion après des journées bien remplies.
Nous sommes également retournés faire un tour à Santo Domingo : nous sommes maintenant de grands habitués donc nous prenons notre petit bus qui nous dépose près de la Cité Coloniale. Au programme : visite du musée du Larimar et du palais de Diego Colon. Le tout entrecoupé par un déjeuner dans une cafeteria dominicaine sur la place de la Cathédrale.
Le Larimar est une pierre volcanique semi-précieuse de couleur bleue que l'on ne peut trouver (en tout cas, c'est le cas jusqu'à présent) qu'au Sud Ouest de la République Dominicaine. Le petit musée explique comment elle s'est formée, comment elle est extraite et comment elle est exploitée. Outre cette gemme, on trouve également beaucoup d'ambre en République Dominicaine, mais cette fois-ci, au Nord de l'île.
Nous passons quelque temps à arpenter les rues de la Cité coloniale pour admirer les jolies façades, dont certaines sont très joliment fleuries et remontons la Calle de Las Damas, la plus ancienne rue de la ville, bordée de grandes demeures du 16ème siècle. L'une des plus anciennes et des plus belles maisons de la rue abrite l'Ambassade de France...Toujours débrouillards, ces français ! La promenade est agréable.
Les enfants ont beaucoup aimé la visite du palais du vice-roi Diego Colon, entièrement et magnifiquement restauré. Avec chacun leur audioguide, ils écoutent attentivement les explications concernant chacune des pièces qu'ils visitent. Un peu d'histoire(s) pour faire revivre ces vieilles pierres !
Nous partons dès demain dans le Nord de l'île, dans la baie de Samana pour visiter le parc de los Haitises et tenter d'apercevoir les baleines à bosse qui viennent mettre bas dans les eaux chaudes de la baie.

Encore de quoi alimenter notre bibliothèque de souvenirs (16/01 - 19/01/2011)


Route Hato Mayor Sabana Nous avions prévu de faire ce petit voyage à l'intérieur de la République Dominicaine avec ma mère mais nous ne l'entreprenons qu'à six. Nous allons donc essayer de décrire au mieux ce que nous avons découvert au cours de ces quatre jours. Nous avons loué une voiture. Avant notre départ, Eddy nous met en garde : "pas de règles ici, ce n'est pas comme en Europe ! Faites très attention, vous serez toujours responsables en cas d'accident !" Nous quittons la marina avec les numéros de téléphone de Katie et Eddy, au cas où...
Au final, ce sont plutôt les routes dans le Nord du pays qui sont en très mauvais état, ne nous permettant souvent pas de rouler à plus de 10 km/h. Mais la circulation n'est pas si dense, sauf aux abords des grandes villes du Sud, et nous avons largement été moins effrayés qu'à Grenade. Pas de souci donc à condition tout de même d'avoir un 4*4 car certaines routes dites principales sont tout de même parsemées de nids de poule (enfin plutôt de nids d'aigle !) et de faire attention à tout ce qui peut surgir : enfant, vache, cheval, chien, moto...et au peu de panneaux indicateurs.

Sabana de la Mar Boca Chica - Hato Mayor - Sabana de la Mar (16/01/2011)
Nous quittons l'autoroute à San Pedro de Macoris pour prendre la direction du Nord du pays. San Pedro de Macoris sent la crêpe au rhum. Cette agglomération regorge d'usine de traitement de la canne à sucre. La route qui monte vers le Nord traverse des hectares de plaines cultivées de canne et ce jusqu'à Hato Mayor, petite ville située aux contreforts des montagnes qui coupent le pays en deux entre le Nord et le Sud. A Hato Mayor, nous nous égarons à la sortie de la ville mais un taxi-moto nous remet vite sur le droit chemin, moyennant une petite propina (le pourboire ppour petit service rendu).
Après Hato Mayor, le paysage se modifie : nous gravissons les petites collines, sur la route qui devient parfois piste. La canne à sucre laisse place aux pâturages, aux vergers d'oranges et de clémentines, à la culture de palme :-((. Nous croisons sur la route de nombreux cow-boys. Nous traversons les villages : les maisons sont pour la plupart en bois, peintes de couleurs vives, avec de petits jardins plutôt bien entretenus. Chaque village a ses nombreuses épiceries (colmados) et ses bureaux de loterie (bancas). La végétation est superbe, les arbres sont vigoureux et extrêmement variés.
Au milieu de la journée, nous arrivons au bord de l'immense baie de Samana, à Sabana de la Mar. Nous trouvons un accès à la mer. La plage est belle mais le sable n'est pas très propre. A peine sommes nous arrêtés que l'on fond sur nous et là, il faut le dire, un peu comme des mouches se précipitent sur un morceau de viande ! Des guides nous proposent ("à bon prix" - qui sont exorbitants) des excursions dans la baie, un repas (toujours au prix de la "liquidation totale" - expression consacrée dès que l'on veut vendre quelque chose à des français), une chambre d'hôtel...Des enfants veulent cirer nos chaussures (nous sommes en tongs !), nous vendre des coquillages en les mettant de force dans les mains des garçons (coquillages que nous avons déjà en cent exemplaires sur le bateau).
Ouaaah !! on se croirait de retour dans les Grenadines ! Il y a écrit "pigeons" sur notre front. Les enfants entreprennent bien sûr de laver la voiture : ils auront gagné quelques pesos. Les effets de la pauvreté nous sautent ici à la figure. Nous sommes ceux qui avons de l'argent. Ils ne perdent donc rien à essayer. Sauf qu'à force d'être harcelés, nous remontons dans la voiture sans profiter de la vue. Cela nous douche un peu car que ce soit à Andres ou à Boca Chica, nous n'avons jamais été traités comme cela et ce ne sont sûrement pas des villes riches.

Los Haitises Cano Hondo - Parque de Los Haitises (16/01/2011)
Après 10 km de piste au départ de Sabana, nous arrivons à Cano Hondo. Il y a là un hôtel au bord du parc de Los Haitises. Katie et Eddy nous l'ont recommandé et l'endroit est vraiment très sympathique. Les petites constructions s'inscrivent parfaitement dans les collines. Les chambres sont aménagées et décorées avec les ressources du parc : tête de lit en bambou et fruits de liane, sièges, bancs et rampes d'escaliers en branches, lampes en callebasse. La cuisine est délicieusement locale. Les enfants jouent dans les cascades du parc.
Le dimanche après-midi, nous faisons une ballade pour découvrir la réserve que constitue le parc de los Haitises, accompagnés par Rafael, un guide diplômé d'éco-tourisme, qui porte notre Raphaël sur le dos lorsqu'il est fatigué ou que le chemin est trop difficile. La République Dominicaine a classé 20% de la surface du pays en réserve naturelle protégée et le parc est une des plus grandes. Deux heures de promenade dans la forêt tropicale et une heure en barque à petit moteur dans la baie de San Lorenzo, pour accéder aux grottes et à la mangrove. La forêt est moins dense que dans l'Orénoque mais nous pouvons ainsi mieux distinguer les espèces végétales que le guide nous décrit : cacaoyer, caféier, oranger, palmier (arbre symbole de la DR), arbre à pointes, fougères (mimosa), arbre à callebasse, liane...et les nombreux nids de termites qui logent dans les arbres malades.
La promenade en bateau au coucher du soleil est simplement magique : les concrétions calcaires se dressent au milieu de l'eau, laissant apparaître de nombreuses cavités. Nous visitons deux grottes, ce qui nous permet d'apercevoir les peintures et sculptures des indiens taïnos, qui peuplaient l'île avant d'être décimés par les espagnols et les maladies importées d'Europe. La mangrove est aussi très belle, avec une densité importante de grands palétuviers et peuplée de nombreux oiseaux : aigrettes, grues et hérons bleus. Beaucoup de petits vautours comme ceux que nous avions aperçus à Cumayasa planent au-dessus des arbres. Décrire avec des mots cette découverte est en-deçà de nos impressions. On peut juste résumer en disant que c'est véritablement un très bel endroit, voire un endroit magnifique que certains comparent à la Baie d'Halong. N'y étant jamais allés, nous ne nous y risquerons pas. Cette première journée à vagabonder dans les terres nous en aura mis plein les yeux.

La queue de la baleine Baie de Samana : les baleines à bosse et Cayo Levantado (17/01/2011)
Le lundi, l'hôtel peut nous organiser une sortie dans la baie de Samana pour tenter d'apercevoir des baleines. C'est vraiment un pari car c'est le début de la saison et elles ne sont pas encore très nombreuses dans la baie à cette époque. Nous tentons de réfréner l'enthousiasme des enfants en leur expliquant que nous aurons beaucoup de chance si nous en voyons.
Comme nous partons du sud de la baie et que les bateaux pour aller observer les cétacés partent de Samana au Nord, nous avons la chance de traverser la superbe baie deux fois : au lever du soleil et à son coucher. La traversée se fait en barque ultra-rapide : nous sommes bien secoués mais nous avons à présent expérimenté le "pinero". A Samana, nous embarquons sur une autre barque. En a parte, l'organisation au pied levé par l'hôtel de cette excursion est l'occasion d'assister à la construction de la chaîne économique du tourisme en DR. Le client a "envie de", donc il faut lui rendre ce service. Qu'à cela ne tienne, on fait 1h30 de bateau jusqu'à Samana aller-retour avec lui pour dégoter la personne qui va l'emmener faire ce qu'il souhaite. Après négociation (car on a annoncé un prix ferme), on confie le client à celle-ci et on la charge d'organiser le 2ème étage de la fusée à savoir le déjeuner. La 1ère personne va donc trouver une 2ème personne qui prendra en charge le client lors de son petit séjour sur la petite île de Cayo Levantado. Après cet intermède, cette 2ème personne remettra le client à la 1ère pour le retour à terre, elle-même le "rendant" ensuite à la personne de l'hôtel. La chaîne n'est jamais rompue car le paiement ne se fait qu'à la fin, une fois le service rendu. On ne comprend pas toujours bien comment cela va s'enchaîner ni se passer car, outre la barrière de la langue, autour des acteurs principaux, gravitent de très nombreux autres larrons. Mais au final, ça marche ! Le tout est d'avoir confiance et de savoir être patients (ce que nous sommes devenus en vivant comme nous le faisons pendant cette parenthèse annuelle) pendant les négociations.
Cette patience est récompensée puisque nous avons la chance d'approcher une baleine, de la voir battre l'eau avec sa queue à moins de 20 mètres du bateau, de la voir plonger - angoisse lorsque l'on se dit qu'elle vient de passer sous la barque - et de l'entendre souffler - entendre car le temps que l'on se retourne, elle en a terminé.

Vue de la baie de Samana Sabana de la Mar - Miches (18/01/2011)
Nous quittons Cano Hondo le lendemain en fin de matinée pour prendre la route de Miches. Nous déposons à Sabana Séverine et Fred, l'équipage de Daturaque nous avons retrouvé à l'hôtel, puis nous empruntons la direction de la petite ville de Miches, à l'Est, toujours dans la baie de Samana. Les premiers kilomètres nous étonnent car la voie est en très bon état, contrairement à ce que l'on nous avait annoncé. Mais cela ne dure guère en effet : l'asphalte commence à être troué puis cela se transforme en piste, voire dans certains villages en lit de rivière raviné par les pluies. Nous mettrons 2h30 à parcourir les 40 km de trajet qui longe la mer.
Le paysage est toujours très beau mais la région est bien pauvre. A Miches, nous logeons dans un hôtel qui fait un peu pension, perché sur une colline qui domine la ville, la baie de Samana et laisse apercevoir les montagnes vers le Sud. On peut se prélasser sur le balcon et admirer la vue : l'animation de la ville, les brumes du soir et du matin dans les collines environnantes, recouvertes d'une végétation luxuriante, les grandes plages, les espaces recouverts à perte de vue de cocotiers et les cerfs-volants fabriqués par les enfants avec des sacs en plastique et des brindilles, qui restent des heures durant très haut dans le ciel.

Virgen de la Alta Gracia Retour vers Boca-Chica via El Seibo - Higüey - La Romana et la Cueva de las marvillas (19/01/2011)
Nous redescendons vers la côte Sud en prenant la route montagneuse d'El Seibo (bonne route cette fois). Au détour des cols, nous apercevons encore la baie de Samana et comme disent les anglo-saxons, le paysage reste "dramatically breath-taking".
A El Seibo, nous sommes arrêtés par la police routière, qui veut vérifier les papiers du véhicule de location : on nous explique qu'il manque une vignette sur le pare-brise. Nous répondons dans un mauvais espagnol que nous n'y pouvons rien. Cela s'arrête là : nous ne savons pas trop ce que le policier attendait vraiment puisque nous avions entendu que beaucoup de choses se réglaient à coup de pesos...les enfants et notre espagnol peu développé l'ont peut-être dissuadé d'insister ou bien les rumeurs ne sont pas fondées.
Après El Seibo, direction Higüey : Higüey, dont le nom signifie le cacique - chef des tribus indiennes taïnos - est une grosse ville rassemblée autour de la basilique moderne de la Vierge de l'Alta Gracia. C'est la sainte-patronne de la République Dominicaine. Le 21 janvier est un jour férié en son honneur. Les gens viennent donc ce jour-là en pélerinage à Higüey, certains s'y rendant à cheval ou à pied. Nous arrivons dans la ville 2 jours avant l'événement. Les cars de pélerins commencent à affluer : ceux-ci se préparent à camper autour de la basilique, à l'abri sous les promenades de béton ou dans le grand parc qui l'entoure. L'architecture du monument est assez impressionnante, avec sa grande arche de béton et ses couleurs bleu et rouge, au drapeau du pays. Les messes s'enchaînent déjà ainsi que les sermons : nous assistons à une vigoureuse diatribe pendant laquelle les participants répondent en choeur aux interpellations du prêtre.
Nous terminons notre voyage par la visite, près de La Romana, de la grotte des merveilles, une gigantesque cavité calcaire à 25 mètres de profondeur, avec stalagmites-tites, colonnes, cristaux, chauve-souris et petit lac souterrain, tout ceci permettant largement à l'imagination de vagabonder. Peu de pictogramme taïno en comparaison de Los Haitises mais un site tout de même remarquable.
Arrivés à Boca Chica, nous sommes accueillis comme si nous rentrions à la maison après un très long voyage par les équipages à la marina, le personnel, Theresa et Rubio du petit resto. Nous en sommes agréablement surpris et un peu émus !

Préparation au départ (20/01 - 21/01/2011)


Souvenir du resto Theresidita Bien que nous soyons comme à la maison à Boca Chica, nous décidons de partir vers Puerto Rico. Cela fait un peu plus d'un mois que nous sommes en DR, nous allons changer d'air...De plus, il y a une petite fenêtre météo. Antoine est sur les charbons ardents. Mais la liste des préparatifs est longue, comme d'habitude : lessives, marché, supermarché, Valentine qui veut acheter des souvenirs à ses amies, toujours le rangement du bateau pour les nav' (un mal bien nécessaire pour des questions de confort et de sécurité, notamment lorsque l'on sait que l'on va naviguer contre le vent et le courant), les enregistrements du CNED, les formalités, la bouteille de gaz à remplir...
Je négocie donc 24 heures de plus mais en échange, nous ferons route directe jusqu'à Puerto Rico, sans escale à Saona. Nous faisons nos adieux à la marina Zar Par le vendredi soir, direction plein Est, pour 140 milles au plus court.

DR : la belle étape


Baie de Samana vue de Cayo Levantado Au-delà de son image de tourisme bon marché dans les 'resorts' aux formules tout compris, la République Dominicaine vaut véritablement le voyage, à condition de ne pas rester enfermés dans ces hôtels desquels on ne voit que la plage. Les habitants sont adorables, les paysages sont contrastés et certains sont véritablement parmi les plus beaux que nous ayons vus, même si ma description ne leur rend pas véritablement justice.
Ici aussi, nous avons fait de belles rencontres dont nous garderons d'excellents souvenirs. Nous reverrons peut-être les Levalloisiens (?) de Callipyge. Merci à theresa, Rubio, Raul et le personnel de la marina de Boca Chica et aussi à Katie et Eddy, qui ont été si gentils et nous ont conseillé plein de "bons plans". Nous avons aussi très bien mangé...et là encore merci à Theresa et au Mercadito Popular d'Andres.